Que d'eau ! (1/3)
Nous avons la chance de ne pas avoir vécu la tragédie des inondations comme d'autres régions de France, mais le niveau des eaux a aussi monté de façon inattendue pour un mois de juin. J'avais aperçu, en passant par là lors de ma première sortie après être rétablie, que le niveau de la Loire était incroyable. Je comptais bien revenir rapidement voir ça.... c'était sans compter sur ma panne de voiture dès ce premier jour de liberté (eh oui, quand on a la poisse, elle s'accroche la bourrique) ! Le temps de récupérer ma voiture, c'est à dire plusieurs jours, le niveau avait commencé à baisser, mais le paysage restait encore complètement modifié par cette crue.
J'avais décidé d'aller voir à l'endroit du début de ma balade habituelle, côté Le Marillais, au départ de ce qui s'appelle "la promenade Julien Gracq" (du nom de notre écrivain local, prix Goncourt 1951, mais qui refusa ce prix). Quelle ne fut pas ma surprise de tomber immédiatement là dessus, un petit terrain privé pourtant situé bien loin du lit habituel de la Loire à cette époque de l'année :
Le sentier qui emprunte le même trajet que celui de "La Loire à Vélo" (itinéraire cyclable de plus de 800 km le long de la Loire : clic) était carrément impraticable. J'imagine la tristesse de ceux qui avaient programmé des vacances à vélo en cette période ... C'était devenu "la Loire en pédalo" !!!
Je décidai donc de reprendre la voiture puisqu'il n'était plus question de cheminer le long du fleuve royal, et d'aller prendre un peu de hauteur sur le promontoire qui surplombe la Loire au pied de l'abbatiale de St Florent Le Vieil.
En contrebas, la pointe de l'Ile Batailleuse était sous les eaux. Les arbres de sa bordure, à moitié submergés, en dessinaient juste les contours.
La ferme qui se situe là semblait prise en tenaille par les eaux !
Je décidai donc d'aller voir entre les deux ponts pour avoir une autre vue sur cette ferme. Effectivement, la situation était critique : la Loire s'était mise en tête de jouer là un remake de la mer au passage du Gois (chaussée submersible au gré des marées qui relie l'île de Noirmoutier au continent).
Pour ceux qui ne connaissent pas, voici le même endroit en ce début juin 2016 et en dessous une photo de la mi-mai 2015, époque à laquelle j'avais adoré ce tapis jaune dans le champ...
Le fleuve royal prend bien ses aises, la nature reprend ses droits ...
A gauche, le lit habituel de la Loire, à droite le champ sous les eaux. En dessous le même endroit mais pas avec le même cadrage, en mai 2015...
Si bien que la petite "mare" que j'adore prendre en photos n'est plus et que le tapis jaune est cette année sous les eaux (photo mai 2015) :
Côté St Florent, la promenade Julien Gracq est aussi sous l'eau, et sur la première photo on voit que le fameux poulailler (la structure en grillages) est pour moitié enseveli !
On aperçoit tout juste en bas à gauche de cette photo, le haut du garde-corps situé au bord du chemin qu'on emprunte à pieds ou à vélo pour passer sous le pont :
Idem, le chemin se continue en longeant la Maison Julien Gracq, mais il est aussi sous les eaux :
Et ici, c'est le camping de l'Ile Batailleuse, si si ...
Les crues de Loire sont très exceptionnelles à cette saison. A noter cependant celle de début juin 1856. A l'époque, l'empereur Napoléon III avait même fait le déplacement à Angers pour constater les dégâts d'une crue restant encore la référence aujourd'hui lors de travaux d'aménagements liés à ce fleuve capricieux (voir ici ).
Dans le prochain article, la fin du périple avec le point de vue du côté du village de pêcheurs de la Meilleraie.