J'écris ton nom : Liberté
C'est dans des moments pareils que j'aimerais avoir le talent de l'écriture.
Avoir le don pour mettre en mots toutes ces émotions qui nous étreignent quand ce qu'on éprouve est juste insupportable.
Savoir, comme Florence Aubenas qui a si bien su raconter son errance dans un Paris méconnaissable (ici), raconter la mienne depuis ce vendredi 13 novembre à 22h10 quand j'ai su par un message d'une amie parisienne que ce que je redoutais était arrivé.
Mon errance entre les éditions spéciales télévisées, les infos dans ma radio, et puis ce flot de SOS sur twitter avec toutes ces photos de personnes que leurs proches recherchaient, recherchent encore à cette heure, auquel a succédé le défilé des visages des personnes décédées dans le carnage ! Dire aussi ma colère contre ces politiciens charognards qui n'ont pas attendu que les corps soient froids vendredi soir pour être odieux, contre le gamin de l'ancien président français que j'aurais aimé avoir devant moi pour lui filer deux bonnes claques !
Et puis mon errance au milieu de tous ces messages de paix, d'amour, de solidarité; les parisiens qui ont spontanément twitté #porteouverte suivi du nom de leur rue pour signaler qu'ils pouvaient accueillir des inconnus démunis dans la nuit (pensées pour la personne qui a tweeté qu'elle était cachée dans un buisson à tel endroit et demandait si quelqu'un pouvait la reccueillir tout près, pour cet homme qui cherchait un inconnu, un certain Bruno, qui avait sauvé sa femme en la poussant sous les fauteuils de la salle de spectacle et en faisant barrage avec son corps pour quelle soit protégée). Et puis sont venus les messages du monde entier, Obama qui exprime son soutien en français tôt dans la nuit de vendredi à samedi, tous les monuments de par le monde qui s'illuminent en bleu-blanc-rouge, jusqu'à ce matin Madona dans le radio-réveil qui chante "la vie en rose" en français sur une scène suédoise.
De toute cette errance on ressort complètement hagards, mais plus que jamais déterminés et engagés contre la haine ambiante et pour la liberté, l'égalité, la fraternité. Ils ne gagneront pas ! Sur mon blog, je ne peux qu'écrire ton nom : liberté...
(Dessin "Peace for Paris" de l'artiste nantais puis londonien, né à Cholet, Jean Jullien ici , là et là puis par là .)