"Trenet" par Benjamin Biolay (sortie en France le 15 juin 2015 )
S'il y a bien un album dont je pensais ne jamais parler ici, c'est celui-ci. Je suis de près le chanteur Benjamin Biolay dont j'apprécie le talent musical. Mais quand il a annoncé qu'avant de nous proposer un nouvel album de sa création, il souhaitait faire une parenthèse en reprenant les chansons d'une de ses idoles... Charles Trenet, j'avoue que j'étais fort sceptique. Pourtant, j'aime beaucoup les grandes figures de notre patrimoine musical : Barbara, Gréco, Brel,.... mais je n'ai jamais écouté Charles Trenet en boucle; le fou chantant, joyeux et sautillant, pas du tout mon style ! Il y a "la mer" pourtant, superbe chanson puis une autre que j'ai écoutée de nombreuses fois, que j'adore, et dont j'avais apprécié la reprise par le groupe Carte de Séjour pour sa résonance politique "Douce France" mais pas de quoi en faire... tout un album !
Mais bien-sûr, avant d'avoir un avis catégorique, il faut étudier le sujet n'est-ce pas ! Et à la sortie ce l'album de Benjamin Biolay, la surprise a été de taille. Il a su choisir parmi le répertoire, non pas les tubes un peu "boum-boum" que je n'apprécie pas forcément, mais des titres plus proches de sa sensibilité personnelle. Et avec son équipe, il a réussi des arrangements musicaux vraiment somptueux : finesse et subtilité, du swing et une ambiance jazzy comme j'aime ! Me voilà donc convertie à Charles Trenet ! Comme quoi, ces albums de reprises ont un réel intérêt : l'ouverture d'esprit !
Comme vous le voyez sur la pochette, c'est en trio que cet opus a été créé; Benjamin Biolay s'est entouré de deux de ses fidèles musiciens : Denis Benarrosh (qu'on connait bien si on suit aussi Francis Cabrel ou Raphael) et Nicolas Fiszman. Les chansons choisies sont les suivantes :
- Revoir Paris
- Verlaine
- Le grand café
- Que reste-t-il de nos amours ?
- L'âme des poètes
- Le piano de la plage
- En avril à Paris
- Le temps des cerises
- J'ai ta main (avec Vanessa Paradis)
- Coin de rue
- Vous qui passez sans me voir
- La romance de Paris
- La chanson du faussaire
Pour l'anecdote, tout en travaillant sur cet album, Benjamin Biolay essayait en parallèle d'écrire de futures chansons pour son prochain disque. Mais il s'est rendu compte que son esprit était complètement habité par Charles Trenet au point que ses nouveaux textes ressemblaient étrangement aux écrits de l'époque Trenet. Il a osé montrer un de ces textes à ses amis, en leur présentant comme une chanson peu connue du chanteur, ils y ont tous vu que du feu ! La chanson inédite crée par Biolay dans l'esprit Trenet figure donc en fin d'album; elle est intitulée "la chanson du faussaire".
Voilà quelques titres de cet album en vidéos :
Le premier single envoyé aux radios a été "Revoir Paris"; sur cette vidéo en direct live pour l'émission "C à vous" sur France 5 :
Une de mes préférées "Verlaine", l'adaptation du célèbre poème :
Dans le 13 heures d'Elise Lucet, c'est "En avril à Paris" que Benjamin Biolay présentait, avec en prime une petite interview qui explique le contexte de l'album :
"Que reste-t'il de nos amours ?". Décidément, ce standard de la chanson française à le vent en poupe en ce moment : après la version originale de Julien Doré pour le film "Les souvenirs" (clic ) , voilà celle de Benjamin Biolay :
Chanson éternelle, "l'âme des poètes" :
J'ai retrouvé deux bonus, en plus des titres de l'album :
- Un bonus i-tunes "Lorelei" en duo avec Raphaele Germser :
- Un bonus Fnac "De la fenêtre d'en haut" :
En complément de cette présentation :
- Une belle critique de RFI Musique ici ,
- Le billet doux des Inrocks là ,
- Et le concert donné à la Maison de la Radio pour la fête de la musique 2015 par Benjamin Biolay : clic
Pour écouter l'album en entier, rendez-vous sur votre site préféré de musique, comme par exemple : là .
Aprés cette rencontre originale avec Trenet, j'ai très envie de me pencher sur l'album de reprises qu'avait fait Jacques Higelin au début des années 2000; l'avantage d'internet maintenant : un accès facile à toutes les musiques, ce qu'on ne pouvait pas se permettre avant ... Nous vivons une époque formidable !