"Timbuktu" d'Abderrahmane Sissako (sortie en France : 10 décembre 2014)
Je suppose que la sortie de ce film ne vous aura pas échappée car on en a beaucoup entendu parler : d'un côté une nomination aux Oscars, de l'autre une interdiction de diffusion (temporaire puisqu'ils ont fait machine arrière ensuite) par la mairie UMP de Villiers sur Marne ! Tant de contradiction, c'était une raison de plus pour me motiver à aller le voir. Mais, la raison première c'était le sujet du film et une besoin de comprendre encore plus fort après ce que nous venons de vivre.
Le film ranconte la vie quotidienne dans un petit village du Mali non loin de Tombouctou tombé aux mains des djihadistes. Ces derniers, soit disant au nom de leur dieu, imposent une série de lois comme l'interdiction de jouer avec un ballon, de faire de la musique, l'obligation du port des gants pour les femmes et même une réglementation sur la longueur des pantalons des hommes. L'imam essaie de leur démontrer en vain leur absurdité ...
Le film comporte quelques scènes de violence insoutenables mais néanmoins nécessaires pour nous mettre en face des réalités, mais aussi des moments de poésie comme la scène de football sans ballon. Malgré tout le bien qu'on peut en dire et le fait que c'est un film à voir, je n'ai rien appris de ce que je savais déjà (si ce n'est le statut à part de la femme folle, qui est décrite d'après un cas réel). Je ne suis pas sûre que ce film fera avancer le schmilblick hélas, et j'ai trouvé qu'en prenant un certain recul pour éviter trop d'émotion, le film tombe dans une sorte de froideur. Peut-être est ce également le fait qu'on suit trop de personnages en général et pas un en particulier, ou que les membres de la famille "principale" sont trop beaux et lisses pour qu'on entre dans une vraie implication avec eux ?
La bande-annonce :
Les mots du réalisateur Abderrahmane Sissako :
Et pour ce qui est des Oscars, et de la catégorie "films étrangers" dans laquelle a été sélectionné le film, sans avoir pu voir tous les films de cette catégorie, je croise les doigts pour le magnifique "Ida" du polonais Paweł Pawlikowski dont je vous avais parlé là et que je vous encourage à aller voir à partir de demain puisqu'il va être à nouveau diffusé dans de nombreuses salles dans le cadre du festival Télérama.