"Le promeneur d'oiseau", de Philippe Muyl (sortie en France : 7 mai 2014)
A sa sortie, j'avais très envie d'aller voir ce film rien que pour la poésie de son titre. Et puis, il n'est pas resté longtemps à l'affiche et je n'ai pas pu le voir. En cette rentrée, surprise, voilà qu'il est à nouveau diffusé en salle; j'ai foncé ! Et alors, je m'attendais à vivre une parenthèse zen au milieu de la nature chinoise.... Ce n'est pas tout à fait ça et je dois même dire qu'une partie du film provoque tout l'inverse de la détente, la petite fille héroïne de l'histoire a en effet tout de la petite peste !
L'histoire : un vieux et pauvre paysan chinois décide de retourner dans son village natal afin de libérer, auprès de la tombe de son épouse, l'oiseau qui se fait vieux dans sa cage et qui l'a accompagné depuis qu'il l'avait rencontrée. Seulement, il est contraint d'emmener avec lui sa petite fille, enfant pourrie-gâtée d'un couple au bord de la séparation qui vit dans le luxe.
Le film est donc prétexte à réfléchir sur notre société où se côtoient, parfois difficilement, les valeurs ancestrales et les nouvelles technologies. L'auteur ne prend pas parti, mais ce voyage initiatique où les deux personnages principaux tellement différents vont se découvrir met en lumière l'importance des liens familiaux et le respect de la nature.
Je ne connaissais pas la genèse de la création de ce film. Vous vous souvenez de cette histoire dont les héros étaient Michel Serrault et une petite fille, tous les deux partant à la recherche d'un papillon rare nommé l'Isabelle ? Ce film s'appelait "Le papillon" et avait eu un énorme succès en Chine, succès très étonnant car malgré qu'il ne soit jamais sorti officiellement dans le pays, il avait été vu par 15 millions de personnes. La chanson du film était devenue très connue également. Suite à cela, son réalisateur Philippe Muyl s'est attelé à l'écriture d'une histoire un peu similaire, avec un enfant et un grand père, mais en Chine. Plutôt qu'un simple remake, il s'est immergé dans la culture chinoise pendant 18 mois, créant d'abord un court métrage en mandarin avec une équipe chinoise pour estimer ses capacités. Puis a réécrit une nouvelle histoire, délaissant le papillon pour l'oiseau : il est commun là-bas de promener un oiseau dans sa cage, aussi courant que de promener un chien ici...
A noter également la magnifique mise en image du film, notamment de la forêt chinoise, c'est absolument superbe. Il y a un arbre géant, ancien, incroyable !
C'est donc un film à voir en famille, les enfants s'identifieront facilement à la petite fille et pourront mesurer combien il est important de s'enrichir auprès de leurs grands parents...
La bande-annonce :
Et, je n'ai pas encore pris le temps de le regarder, le making-off du film :
Parmi les critiques lues pour ce film, un spectateur souligne qu'après avoir été touché par le film, il s'est dit que finalement c'était de la propagande parce qu'il fait l'impasse sur les conditions réelles de vie là-bas : pollution, torture, corruption,... Effectivement, il ne faut pas oublier tout cela... Et on apprend sur le site "Allociné" que la scène de la panne de bus a été volontairement raccourcie pour montrer l'efficacité des transports chinois et ne pas froisser le gouvernement.. Dommage
A noter, pour ceux qui habitent ma région, le cinéma Le Cep de Vallet organise le 18 octobre 2014, une soirée cinéma chinoise avec animations, dégustation et projection du film "Le promeneur d'oiseau" : CLIC
------
Ajout du 6 octobre 2014 : via Twitter, j'apprends que le film franco-chinois "The nightingale" (Le promeneur d'oiseau) représentera la Chine aux Oscars 2015.
------